NOTE SUR LA PLATEFORME DE LOME

 

 

 


Le Programme d’Appui aux Stratégies Mutualistes (PASS) a communiqué ce document de Plateforme de Lomé dont nous vous faisons la synthèse suivante en six (6) points. Un questionnaire est joint au document.

 

1.  CE QU’EST LA PLATEFORME DE LOME  

La Plateforme de Lomé est un document adopté à l’unanimité, lors de la Conférence internationale ‘’Le Pari de la Mutualité pour le XXIe siècle’’ qui s’est déroulée du 22 au 23 janvier 2019 à Lomé, Togo. Elle intervient plus de vingt ans après la Plateforme d’Abidjan à l’initiative du « Cadre de Concertation » du BIT (Projet STEP), qui est le véritable initiateur de l’impulsion de la mutualité en Afrique notamment subsaharienne.

Ce nouveau document plaçant le développement des mutuelles de santé dans une perspective « écosystémique » est porté par le mouvement mutualiste africain et soutenu par le monde mutualiste international.

La Plateforme de Lomé vise une actualisation et une harmonisation de la vision des acteurs sur les orientations en matière de développement des mutuelles et de stratégies de pérennisation du mouvement mutualiste en Afrique.

Elle considère que les mutuelles sont plus que de simples assureurs, et qu’elles :

·       font la promotion de la santé à travers l’éducation pour la santé ce qui influence les déterminants de la santé ;

·       jouent un rôle de mouvement social et une mission de transformation sociale par sa gestion démocratique et associative. Elles revendiquent leur accès aux meilleurs services de santé, ce qui renforce la bonne gouvernance du secteur de la santé.

·       influent au niveau de la société, sur le rapport entre les prestataires de soins et les membres qui ont besoin de leurs services.

 

Selon la Plateforme de Lomé, Les mutuelles de santé sont des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire - ESS (avec les fondations, les coopératives et les associations) et, plus globalement, des quatre piliers du travail décent que sont promouvoir l’emploi durable, garantir les droits au travail, étendre la protection sociale et encourager le dialogue social.

Les mutuelles de santé sont reconnues dans de nombreux pays avec une place et des rôles clairs dans les politiques de la couverture sanitaire universelle et la protection sociale universelle.

La Plateforme de Lomé reprend des propositions et des revendications qui sont adressées aux organisations supranationales (Organisation Internationale du Travail - OIT, Organisation Mondiale de la Santé - OMS ainsi que l’Organisation Ouest Africaine de la Santé - OOAS, Union Africaine, Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine - UEMOA, Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest - CEDEAO, Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale - CEEAC,…) et aux décideurs politiques des différents pays africains.

 

2.  LA PROTECTION SOCIALE

Selon l’OIT[1], la protection sociale universelle est un ensemble de politiques et de programmes visant à réduire et à prévenir la pauvreté et la vulnérabilité tout au long du cycle de vie. La protection sociale comprend les prestations à l’enfance et aux familles, la protection de la maternité, les aides aux chômeurs, les prestations en cas d’accident du travail et de maladies professionnelles, les prestations en cas de maladie, la protection de la santé, les prestations de vieillesse, les prestations d’invalidité et les prestations aux survivants. Les systèmes de protection sociale interviennent dans tous ces domaines stratégiques en combinant des régimes contributifs (assurance sociale) et des régimes non contributifs financés par l’impôt, dont l’assistance sociale.

La couverture sanitaire universelle - CSU, partie intégrante de la protection sociale universelle, représente le cadre d’action dans lequel la Plateforme de Lomé et le mouvement mutualiste qui l’a développée s’ancrent plus spécifiquement.  L’OMS définit la CSU comme suit : La couverture (sanitaire) universelle consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux services préventifs, curatifs, palliatifs, de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin et à ce que ces services soient de qualité suffisante pour être efficaces, sans que leur coût n’entraîne des difficultés financières pour les usagers[2] .

À cet effet, selon la Plateforme de Lomé, les trois objectifs de la couverture sanitaire universelle, liés entre eux, et sur lesquels les mutuelles agissent, apparaissent :

·       l’accès équitable aux services de santé - tous ceux qui ont besoin des services de santé, quels que soient leurs moyens financiers, doivent pouvoir y accéder ;

·       la qualité - les services de santé doivent être d’une qualité suffisante pour améliorer la santé de ceux qui en bénéficient ;

·       la protection financière - le coût des soins ne doit pas exposer les usagers à des difficultés financières.

 

Nous rappelons que l’OMS a défini la Couverture sanitaire universelle comme un ‘’CUBE’’ avec un fonds (ressources) mis en commun au centre, et qui vise à :

 (i) Etendre les services de santé offerts aux populations : inclure en plus de la couverture maladie, d’autres services  (prévention, promotion de la santé, soins palliatifs, soins de réadaptation)

   (ii) Etendre les populations bénéficiaires des services de santé : étendre aux personnes non couvertes : plus on réduit le nombre de personnes non couvertes, plus on se rapproche de la Couverture sanitaire universelle

  (iii) Réduire les coûts directs de santé supportés par les populations : réduire la participation aux coûts et aux frais : plus on réduit le paiement direct, plus on se rapproche de la Couverture sanitaire universelle. Nous pourrons revenir sur les différences entre couverture sanitaire universelle et couverture maladie universelle. Je dirai que la Couverture sanitaire universelle est un mouvement sinusoïdal d’élévation du niveau de santé de la population d’un pays, de l’inférieur vers le supérieur . RDN

 

La Plateforme de Lomé souligne que l’objectif du mouvement mutualiste est de promouvoir la protection sociale universelle et avec un accent particulier d’atteindre la couverture sanitaire universelle en améliorant l’accès aux services de santé de qualité et abordables. Il doit être le vecteur d’une « transformation sociale » et d’une émancipation collective par une approche proactive de la solidarité conjuguant individuel et collectif.

Pour la Plateforme, les mutuelles s’inscrivent dans le cadre des « Objectifs de Développement Durable - ODD », l’« Initiative du Centenaire de l’OIT » et des            « perspectives de l’agenda 2063 de l’Union Africaine ».

 

a)  Les ODD

Les Mutuelles s’inscrivent dans la réalisation des ODD, à travers la CSU notamment :

·       L’ODD 1 « Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes »,

·       L’ODD 3 « Permettre à tous de vivre en bonne santé »

·       L’ODD 5 « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles »

·       L’ODD 8 « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous»

·       L’ODD 10 «Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

La mise en place des socles de protection sociale est donc une priorité urgente en Afrique. Les mutuelles s’inscrivent dans le chemin vers « un accès équitable à une prise en charge de qualité et un financement solidaire (…), éléments essentiels à l’extension de la couverture sanitaire »[3].

 

b)  Les recommandations de l’OIT

Les Mutuelles sociales s’inscrivent dans les recommandations 202 et 204 en matière de protection sociale :

Ø  La Recommandation 202 concernant les socles nationaux de protection sociale qui stipule que l’accès aux soins de santé essentiels, y compris les soins de maternité, est un des 4 piliers des socles de protection sociale (Article 5 a). Ainsi, Les mutuelles doivent jouer un rôle clé dans la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

Ø  Recommandation 204 concernant la transition de l’économie informelle vers

L’économie formelle du fait que les mutuelles sont partie intégrante de 

l’Economie sociale et solidaire.

 

c)  L’Agenda 2063

L’Agenda 2063 répertorie les aspirations de l’Afrique et dans lesquelles s’inscrivent    

les actions des mutuelles : Le mouvement mutualiste souhaite que la protection sociale universelle, avec un rôle clé pour les mutuelles dans la couverture sanitaire universelle, soit intégrée dans « L’Agenda 2063 » de l’Union Africaine et avec comme aspirations :

·       ASPIRATION 1 Une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable : Les mutuelles, acteurs de la protection sociale universelle, contribuent à l’atteinte d’une croissance inclusive pour toutes et pour tous.

·       ASPIRATION 2 Une Afrique de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits de l’homme, de justice et d’état de droit

·       ASPIRATION 3 Une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité.

 

3.  LE BILAN DE LA MUTUALITE, LES FACTEURS DE SUCCES

Plusieurs facteurs de succès sur la base du bilan du mouvement mutualiste peuvent être identifiés :

1.     La mobilisation autour de l’objectif de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU)

2.    La structuration du mouvement mutualiste

3.    La capitalisation à partir des expériences de terrain

4.    Le partage de bonnes pratiques de façon régulière

5.    La recherche scientifique sur l’optimalisation du fonctionnement et du rôle « potentiel» du mouvement mutualiste dans le cadre de la couverture sanitaire universelle sur le continent africain

6.    L’organisation périodique de conférences, d’ateliers, de formations, de rencontres régionales sur le continent africain

7.    L’adoption et l’application des textes règlementaires (règlements, arrêtés d’exécution et lois) reconnaissant le rôle des mutuelles pour l’opérationnalisation de la couverture sanitaire universelle et permettant une utilisation uniforme du Plan Comptable des mutuelles sociales et les registres d’immatriculation.

8.     La mise en place de cadres de consultations multipartites (par exemple, le Comité Consultatif de la Mutualité Sociale-CCMS)

9.    La formation des experts nationaux, des gestionnaires des mutuelles et des partenaires des mutuelles

10. La sensibilisation de la population à l’adhésion aux mutuelles pour la CSU.

 

4.  LES CONTRAINTES ET PERSPECTIVES

a)  Les contraintes

La fragmentation des régimes d’assurance maladie peut être mise en évidence sous deux angles :

·       d’une part, l’angle interne en lien avec la multiplicité des dispositifs existants au sein d’un État et,

·       d’autre part, l’angle externe marqué par les nombreux bailleurs de fonds ;

b)   Les perspectives

La Plateforme indique plusieurs pistes de perspectives :

1.     Vers une adhésion obligatoire La première étape consiste dès lors à rendre obligatoire l’adhésion à une assurance maladie. Tout en cherchant à développer l’assurance maladie pour le secteur formel (en partie complétée par des mutuelles), les autorités publiques peuvent étendre l’assurance maladie au secteur informel (rural et urbain) en s’appuyant principalement sur les mutuelles.

2.    Partant d’un système multipartite, aller vers une concertation de l’ensemble des forces vives, en avançant rapidement dans la mise en place de la couverture sanitaire universelle. Un programme de CSU peut comprendre plusieurs axes en fonction des situations nationales :

·     les initiatives/politiques de gratuité ;

·     les caisses nationales ;

·     la CSU à travers des mutuelles ;

·     etc...

3.    À la reconnaissance des mutuelles comme acteurs clés qui remplissent des fonctions spécifiques dont les modalités de mise en œuvre doivent être précisées, à savoir :

v l’enrôlement des bénéficiaires des secteurs informel et rural ;

v la collecte des cotisations ;

v la gestion des droits des bénéficiaires ;

v le contrôle des prestations ;

v le remboursement des prestations ;

v la gestion comptable et financière pour le compte de la population des

secteurs informel et rural ;

v le développement des mutuelles de santé et le dispositif de gestion mutualiste. Ce qui n’exclut pas toutes les autres fonctions qui pourraient être conférées en fonction des spécificités nationales.

 

5.  LES INTERPELLATIONS ET APPELS A LA MOBILISATION

La Plateforme interpelle et appelle à la mobilisation

a)  Interpellations

â Le mouvement mutualiste demande: « Le renforcement et la mise en œuvre d’un dispositif légal des mutuelles de santé et des mesures d’application garantissant leur viabilité d’un point de vue institutionnel, technique, financier et fonctionnel ».

La Plateforme demande

ü  l’intégration des mutuelles dans les mécanismes de financement de la santé et le soutien financier pour le mouvement mutualiste par les États en vue de la promotion et du développement des mutuelles de santé tout en s’inscrivant dans la perspective de la CSU.

ü  La reconnaissance par les acteurs (gouvernements/partenaires techniques et financiers) de la contribution des mutuelles à la protection sociale universelle, comme un acteur structurel dans la réalisation de la CSU

â Le mouvement mutualiste demande: « L’instauration et la mise en œuvre effective de mécanismes d’adhésion obligatoire à la couverture sanitaire pour l’ensemble de la population, reposant sur un processus évolutif, allant de la conception, aux phases de transition et à l’implémentation. » L’instauration et la mise en œuvre effective de mécanismes d’adhésion obligatoire à la couverture sanitaire pour l’ensemble de la population, doit reposer:

ü  sur un processus évolutif, allant de la conception, aux phases de transition et à l’implémentation.

ü  un travail de pédagogie à l’initiative de l’État, en association avec les acteurs en charge de la gestion de l’assurance maladie, est à réaliser en vue de faire adhérer l’ensemble de la population et de créer une relation de confiance avec le citoyen.

ü  La mise en place de mesures incitatives (cofinancement/subventionnement des cotisations), coercitives, « douces » pour amener les populations à intégrer l’obligation d’adhérer. Cela peut passer par le conditionnement de l’accès à certains services publics (obtention d’un acte de naissance, d’un permis, d’une carte d’identité, d’un passeport…) à la justification d’une couverture sanitaire.

â Le mouvement mutualiste demande: « La gestion et l’organisation de la CSU reposant sur une délégation de gestion confiée aux mutuelles par l’État. » La gestion et l’organisation de la CSU reposant sur une délégation de gestion confiée aux mutuelles par l’État (en respectant les principes fondamentaux des mutuelles) et une articulation générale entre tous les acteurs dans la CSU.

Ce point portant « délégation de gestion confiée aux mutuelles par l’État » est à notre avis (RDN) très discutable et ne recoupe pas avec notre vision que nous sommes faites depuis les travaux de préparation de la création de la CMU (2012). Nous préconisions et aujourd’hui encore, tranchant avec l‘Agence de la CMU qu’il faut :

    (i) différencier Couverture sanitaire  universelle et Couverture Maladie Universelle

    (ii) mettre en place l’Office National de la Mutualité ; cadre de gestion administrative, technique et de contrôle de la mutualité

   (iii) créer une Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) qui réglera la question de la fragmentation des régimes. RDN

 

â Le mouvement mutualiste demande pour tous les Gouvernements africains en particulier :

*    D’adopter des mesures claires dans une approche écosystémique : améliorer la gouvernance de la santé en dépassant la fragmentation, en régulant et améliorant l’offre de soins et en reconnaissant les mutuelles de santé par un cadre juridique clair portant sur les modalités de création des mutuelles, le fonctionnement et les services offerts, rendre l’adhésion obligatoire aux mutuelles, financer par une subvention les frais de gestion des mutuelles en lien avec la délégation de gestion.

*    De mettre en place des plans d’information et de communication qui amènent le Gouvernement (Chefs d’Etat et/ou de gouvernement) à communiquer sur l’engagement politique pris, sur l’adhésion obligatoire et sur la délégation de gestion.

b) Appel à la mobilisation

La Plateforme de Lomé n’est ni un aboutissement, ni une conclusion. Elle constitue un appel à l’implication de tous les acteurs en matière de protection sociale universelle dont la couverture sanitaire universelle fait partie intégrante et ce, pour promouvoir le modèle mutualiste comme un levier en vue :

·       « D’œuvrer à l’atteinte des ODD en reprenant la contribution des mutuelles de même que de veiller à la cohérence et à la coordination des stratégies déployées par les bailleurs de fonds, en respectant les décisions politiques nationales en faveur du mouvement mutualiste. »

·       De son intégration dans les agendas à tous les niveaux et sa concrétisation ;

·       de prise en compte de la triple dimension de la Couverture Santé Universelle : l’extension aux personnes non-couvertes, la réduction de la participation aux coûts et aux frais et l’élargissement du paquet de soins (soins primaires, soins secondaires, soins préventifs et promotionnels).

·       D’adopter des mesures claires dans une approche écosystémique : améliorer la gouvernance de la santé en dépassant la fragmentation, en régulant et améliorant l’offre de soins et en reconnaissant les mutuelles de santé par un cadre juridique clair portant sur les modalités de création des mutuelles, le fonctionnement et les services offerts, rendre l’adhésion obligatoire aux mutuelles, financer par une e subvention les frais de gestion des mutuelles en lien avec la délégation de gestion.

 

6.  UN CALENDRIER

 

ÉVÈNEMENT

ÉCHÉANCIER

OBJECTIFS

Organisation d’une concertation dans chaque pays entre les différents acteurs

Tous les ans

Suivi-évaluation du développement de la couverture sanitaire universelle à travers les mutuelles de santé et leur plateforme nationale.

Organisation d’une conférence sous régionale

Tous les deux ans

Partage d’expériences des pays. Etat de développement de la couverture sanitaire universelle à travers les mutuelles de santé dans les différents pays. Plaidoyer auprès des gouvernants et des instances sous régionales.

Organisation d’une conférence internationale

Tous les 3 ans

Validation des progrès réalisés par les gouvernements :

·  adopter une politique de couverture sanitaire universelle dans leurs pays ;

·   impliquer les mutuelles de santé dans les politiques de couverture sanitaire universelle ;

·   mettre en place un cadre budgétaire pour la promotion et le développement des mutuelles de santé et de la couverture sanitaire.

 

                                                                   Le 10 Novembre 2021

 

                  Raymond Diégane NDONG

A  Secrétaire chargé des relations extérieures, de la Formation

 et de la Communication de la Mutuelle du Trésor (Sénégal)

A  Secrétaire général de l’Union des mutuelles du Ministère

 de l’Economie et des Finances (UMEF) du Sénégal



[1] - Rapport mondial sur la protection sociale. Protection sociale universelle pour atteindre les objectifs de développement durable. 2017-2019. Bureau International du Travail. Genève. 2017. Disponible à partir de : https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/--- dcomm/documents/publication/wcms_624892.pdf

[2] - Bibliothèque de l’OMS – Catalogage à la source. Défendre la couverture sanitaire universelle.

1.       Couverture sanitaire universelle

2.       Accès aux services de santé

3.       Assurance, Santé

4.       Economies Médicales. I. Organisation Mondiale de la Santé.

[3] - Rapport mondial sur la protection sociale. Protection sociale universelle pour atteindre les objectifs de développement durable. 2017-2019. Bureau International du Travail. Genève. 2017


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